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Toutes proportions gardées, les Nouvelles Technologies, c’est un peu comme la bombe atomique dans les relations internationales. On ne peut pas faire comme si elles n’existaient pas mais on ne doit pas non plus toutes les acquérir à tout prix ni à tout moment.

Car, si elles sont un prolongement usuel de l’Homme en ce sens où elles lui permettent d’extérioriser son intelligence et son désir de domination du monde, au besoin en passant par le patrimoine d’expériences mises en commun, on s’aperçoit vite qu’elles ne sont pas exemptes d’ambivalence, que ce soit vis-à-vis de l’Homme, qui les a créées, ou vis-à-vis de la science et du réel qui les ont rendues possibles.

Leur caractère présenté comme inéluctable n’est pas forcément une bonne nouvelle si un type d’information n’est véhiculé que sur un support, mettant à l’écart ceux qui ne le possèdent pas. Comme l’explique Jacques Ellul, « l’homme est modifié par ses propres moyens d’expression ». Dans la même veine, le romancier argentin Alberto Manguel (né en 1948) explique que « nous sommes ce que nous lisons » [1]!

Une éducation aux réseaux sociaux

Une forme d’éducation aux Nouvelles Technologies semble dès lors nécessaire pour se les réapproprier ou au contraire s’en détacher. L’automatisme de leur acceptation, pas plus que celui de leur rejet, ne semble être un dogme ou axiome. Leur omni présence ne doit pas signer leur omni potence ni leur omni science. Même leurs soutiens officiels, tels Christophe Ginisty, président de l’association l’Internet sans frontière, reconnaissent la nécessité d’une éducation des personnes pour bien se servir de leurs produits comme les réseaux sociaux sur internet[2] : une bien complexe simplicité.  Pour Monique Linard, c’est le rôle de l’enseignant qui se trouve défié et finalement renvoyé à ses fondamentaux : « Plutôt que transmetteurs de savoirs qui explosent, les enseignants deviennent guides des moyens et des raisons d’y accéder ».[3]

Au-delà de la formule qui a sons sens, –apprenons à pêcher et on donnera à l’Homme les moyens de son développement-, il ne faudrait cependant pas oublier que c’est la transmission directe de savoirs qui permet à l’élève d’aller chercher d’autres savoirs. On ne peut, même avec les Nouvelles Technologies, attendre que l’élève découvre tout par lui-même, sauf à prendre le risque de perte de temps et de contre vérités qui reposeraient par exemple sur une connaissance limitée à ce qui est posté sur internet…

Création ou reproduction ?

Cette éducation implique une certaine vigilance. Loïc Hervouet, directeur général de l’Ecole supérieure de journalisme de Lille, juge ainsi nécessaire de respecter certains commandements pour ne pas se faire abuser par des informations prospérant sur internet, autant d’informations qui peuvent s’affranchir de bien des règles et bien des contraintes. C’est un corpus de règles qui s’appliquent aux journalistes mais tout lecteur peut les avoir en tête. Ainsi, il demande de « se méfier de l’enquête virtuelle exclusivement menée sur le web, d’un journalisme totalement assis, où la production d’information, la création se limitent le plus souvent à de la reproduction »[4].

A nouveau, il faut donc prévoir une éducation des personnes à des outils eux-mêmes censés nous éduquer ou nous simplifier la vie. L’immédiateté des bénéfices des Nouvelles Technologies fait donc parfois défaut : elles doivent passer par des étapes, se coller au rythme plus lent de l’Homme, précisément en raison de leur inhumanité et de leur réticence à passer par les structures et rythmes de l’Homme. Il n’est pas dit que le culte de la vitesse ne pousse pas ensuite les promoteurs des Nouvelles Technologies à tenter de gommer ce défaut trop humain de la pédagogie progressive.

Cela suppose une réflexion sur ce qui épanouit vraiment l’Homme et sur la notion de progrès. Ce qui est vrai pour l’Homme ne l’est pas nécessairement pour son environnement : l’Homme a besoin de grandir, au moins en intelligence et en sagesse, même à l’âge adulte alors que, par exemple, la croissance économique n’est pas toujours souhaitable ni peut être même possible.

Plus vite, moins loin !

Peut-on tenir le même raisonnement pour les Nouvelles Technologies ? Leur évolution est polymorphe et bien malin celui qui pourrait en tracer le sillon définitif. Les tendances analysées par exemple sur l’évolution de la taille des transistors informatiques ne tiennent compte que d’une échelle de temps très réduite. Est-ce parce que nous allons plus vite que nos échantillons de comparaison devraient être plus courts ? C’est loin d’être certain. A force d’aller plus vite, on voit parfois moins loin.

Mais ce qui compte, au final, c’est la nature du lien humain authentique. Quelle réalité y mettons-nous ? Toutes les Nouvelles Technologies portent un jugement de valeur sur ce lien humain même si nous pouvons l’avoir oublié. A nous de décider si c’est aussi notre regard, si c’est vers là que nous voulons vraiment aller. A nous de bien déceler si, avec les Nouvelles Technologies, nous sommes encore capables de vivre en tant qu’Homme, cet individu en société. Doit-on par exemple privilégier le processus sur le produit comme nous y incitent les NTIC ? Car sur Facebook, on est d’abord considéré parce qu’on a adhéré à un groupe, puis parce qu’on a parlé et ensuite seulement en fonction de nos apports… Cette hiérachie ne manque pas d’être troublante.

L’objet prend le pas sur le sujet

Le curseur du bénéfice des Nouvelles Technologies est donc mobile. Et il semble peu discutable qu’il entre en zone rouge quand ces produits aboutissent à une réduction de l’épaisseur, de la densité humaine, quand c’est l’objet qui prend le pas sur le sujet créateur, quand ce dernier se dépossède de son savoir. C’est là qu’on mesure bien le fait que les Nouvelles Technologies ne sont pas que le prolongement de l’Homme : elles ont la capacité d’agir sur lui en retour, parfois en boomerang.

Prenons le cas de l’impératif d’immédiateté qui est lié à la soif de liberté absolue. Il est frappant de constater leurs effets pervers sur internet, notamment via les blogs et réseaux sociaux. On s’y permet des attitudes qui sont d’ordinaires sanctionnées dans la vie réelle comme le commentaire à tout va, la réflexion hors de propos. L’humoriste Gad Elmaleh a produit une scène très significative à cet égard montrant l’incongruité d’une communication réelle qui passerait par les smileys et autres gadgets internet : on n’envoie pas une demande d’amour à toute personne qu’on souhaite contacter… Sur internet, c’est possible…

Voler en bonne conscience !

De même, grâce à certains téléchargements illégaux, immédiats et aisés de dossiers comme des logiciels, des livres, des films, on se permet de voler en bonne conscience comme si le vol se limitait à la possession d’un acte physique… Pas vu, pas pris ?

Pour correspondre à leurs missions, les Nouvelles Technologies doivent donc rester au service de l’Homme. Forcer l’inverse serait en fait contre nature. Mais la tentation est vivace : il n’est pas dit que d’autres tours de Babel ne tentent pas de crever le ciel et de chercher encore plus de puissance. L’émancipation mène aussi, si elle est mal pilotée, à l’aliénation. Celle-ci est favorisée par des volontés d’hégémonie manifestée par des organisations comme Google ou Facebook.

Le vide éthique

Il nous faut donc d’autant plus rester vigilants pour gagner d’abord en profondeur, d’abord en humanité tirée vers le haut par plus grand qu’elle. Comme l’explique François Gros à propos des biotechnologies, « à la différence des systèmes qui se réclament d’une éthique de la connaissance et impliquent un choix délibéré de la recherche du vrai, les aventures présentes ne se réclament d’aucune éthique, d’aucune philosophie, d’aucun système de valeurs en particulier. Cette absence de fondement, qui les rend susceptibles du meilleur comme du pire, est précisément leur danger ».[5] Mais attention, absence de fondement éthique, ne veut pas dire neutralité. C’est aussi un choix.

Cette espèce de vide éthique, il faut l’occuper et se réapproprier ainsi les Nouvelles Technologies qui sont nécessaires. D’autres réflexes sont sans doute essentiels. Car si comme l’observe Michelle Blanc, consultante en stratégie sur internet, « 95% des vols d’identité ont lieu parce que l’on vole ce qu’il y a dans vos poubelles », tout le monde n’est peut être pas prêt à considérer son ordinateur ou le réseau social qu’on y développe comme une poubelle.

« Dave, mon esprit est en train de disparaître » criait l’ordinateur HAL à l’astronaute en train de le débrancher dans 2001, Odyssée de l’Espace… Reprendre les commandes n’est sans doute pas chose aisée pour l’Homme qui ne veut pas se faire accuser d’anachronisme ou d’iconoclasme. Combien d’ailleurs ont-ils peur de se faire accuser de marginalisme ? C’est probablement là un appel plus pressant à gagner en densité, en intériorité.

Comme on l’a évoqué plus haut, il est frappant d’observer l’opprobre dont sont frappés ceux qui demandent du recul face à la diffusion des Nouvelles Technologies. Hubert Guillaud ne décrète-il pas : « Comme on l’a vu avec Maryanne Wolf, les neuroscientifiques ne sont pas à l’abri de faire passer leurs intimes convictions pour des arguments scientifiques. Elle révèle surtout, le plus souvent, comment cette génération issue du livre est mal à l’aise avec les nouveaux outils technologiques pour ne voir l’internet que par ses défauts potentiels.”[6] C’est là une lecture partielle et partiale d’un inconditionnel des NTIC.

Internet stimulerait les neurones

Si l’on n’en voulait qu’une preuve, prenons le commentaire d’Hubert Guillaud dans le même article: « Les chercheurs semblent d’ailleurs vouloir lui donner raison : en effet, selon des neuroscientifiques de l’université de Californie, la stimulation cérébrale générée par la consultation de l’internet est plus forte que celle générée par la lecture traditionnelle.”[7]

Et maintenant prenons l’original du communiqué de presse qui fait référence à ces travaux, ceux de Gary Small : « Our most striking finding was that Internet searching appears to engage a greater extent of neural circuitry that is not activated during reading — but only in those with prior Internet experience, » said Small, who is also the director of UCLA’s Memory and Aging Research Center. In fact, researchers found that during Web searching, volunteers with prior experience registered a twofold increase in brain activation when compared with those with little Internet experience. »[8]

Que conclure de cette comparaison ? L’étude de Gary Small et de l’UCLA montrent que des internautes chevronés ont le cerveau davantage stimulés lorsqu’ils reviennent à l’internet que lorsqu’ils se contentent de lire des livres. Hubert Guillaud ne semble vouloir voir que l’effet de l’internet comme stimulant, qui existe certainement, sans considérer l’effet retour d’expérience… Stimuler une zone cérébrale après l’avoir déjà stimulée entraîne des réactions naturellement plus rapides. Et d’ailleurs, toute stimulation est elle bonne à prendre ? Ce commentaire montre une confirmation de l’intense focalisation sur la performance, l’intensité neurologique, quantifiée en quantité et pas tant que ça en qualité.

 

Passer de la quantité à l’intelligence quant bien même les zones du cerveau stimulées sont celles de la décision peut sembler un raccourci un peu sec. La mode et les usages sociaux fonctionnent sur ce registre. On connaît le même genre de raccourci avec des scientifiques qui veulent démontrer que l’Homme est le frère du singe, voire de la souris, en citant le pourcentage de gènes communs, manière de faire l’impasse sur le rôle et la qualité des gènes en question…

De même, il est intéressant de voir que pour décrédibiliser le discours de Maryanne Wolf, certains font observer qu’elle même admet que la lecture n’est pas forcément naturelle. Comme les NTIC ne poussent pas plus dans les champs, où serait donc le problème ? Là n’est sans doute pas la question : ce qui importe au delà de l’origine, à ne cependant pas négliger pour autant, c’est l’effet épanouissant sur l’Homme, celui que l’on a posé au début de cette étude comme le crible des Nouvelles Technologies. Ne nous arrêtons donc pas en chemin car ce sont des questions que nous rencontrons au quotidien.

Tout n’est pas perdu, puisqu’après quelques tergiversations, Hubert Guillaud admet enfin: « Mais rien ne dit que cette cette surstimulation facilite la compréhension ou l’assimilation des informations qu’on y parcourt. Ou qu’elle favorise la dimension associative censée nous amener à de nouveaux niveaux de conscience”. Il est difficile de se départir de l’impression que ce spécialiste de l’internet lâche cette concession à contrecoeur après avoir critiqué les neurologues Small et Wolf pour leur anachronisme. Cela montre en tout cas la nécessité, répétons le, de prendre du recul sur les Nouvelles Techologies et d’exercer un œil vraiment averti.

Que renferme l’expression Web 2.0 ?

Car les Nouvelles Technologies, en ce sens proches des chantres des théories du management et du marketing fourmillent de mots attrape tout. L’expression Web 2.0 en est une parfaite illustration. Comme l’expliquent Nathalie Boucher-Petrovic et Yolande Combès, chercheurs à l’Université Paris XIII, « le Web 2.0 s’apparente plus à une évolution des usages qu’à une révolution des technologies et il faut relever son ambivalence. Alors que sont généralement mises en avant la participation des usagers, créateurs de contenus et l’extension de l’expression et des échanges, les dimensions négatives (dérives marketing, services en grande partie réalisés par l’usager lui même, récupération des données personnelles, crédibilité de l’information…) restent souvent occultés. »[9] Alors si beaucoup s’exprime sur l’internet, cela ne signifie pas pour autant qu’il y ait un véritable échange de points de vue.

Tout prise de recul, tout iconoclasme sur les Nouvelles Technologies n’est donc pas à brûler ipso facto. Certains iconoclasmes ne sont d’ailleurs pas dénués de charme, ainsi Nicolas Carr dans Google nous rend-il stoopide ? : « Auparavant, j’étais plongeur dans une mer de mots. Désormais, je fends la surface comme un pilote de jet-ski ». Les techniciens de surface ont sans doute de l’avenir. Tout le monde veut-il donc postuler ?

Peut-on encore émettre des critiques ?

Se limiter à la surface des jours est en fait risqué. Car si les Nouvelles Technologies sont un formidable outil de partage de l’information et de la culture, elles sont aussi un vecteur de leur uniformisation, comme si elles avaient du mal à résister au classement numérique, et donc de leur appauvrissement. Un risque d’amnésie est donc bien là. Ne l’oublions pas. Car un regard critique sur les Nouvelles Technologies ne fait pas de nous le dernier des Mohicans.

On a vu que le caractère neuf de ces technologies pouvait être amené à être relativisé. Bien qu’elles évoluent beacoup, on dispose d’un certain retour sur expérience. C’est ce qui amène Monique Linard, à estimer que «cinquante ans d’expériences décevantes et de promesses non tenues montrent qu’il est vain de compter sur les seules machines pour faire apprendre. Les machines modifient les conditions de la connaissance humaine, non pas ses fondements ni ses processus qui sont d’abord socio-affectifs et culturels ».[10]  Il n’empêche que c’est encore sans doute à l’Homme de fixer ces conditions faute de quoi c’est son esprit qui pourrait disparaître…

Dave, Dave m’entends tu ?

La plus grande fécondité des Nouvelles Technologies sera sans doute d’arriver à en dépasser les limites.

[1]  Une histoire de la lecture, trad. Christine Le Boeuf, p.209, Babel n°416

[2]  « Les réseaux sociaux, proie facile des cybercriminels », Le Monde , 24 mai 2010.

 [3]  Un autre rôle pour les enseignants, Moniteur 92, académie de Versailles, le journal des technologies de l’information et de la communication, N°40, décembre 2000

[4]  Ethique et Nouvelles Technologies, colloque 25-26 septembre 2001, Beyrouth

[5]  L’ingéniérie du vivant, Odile Jacob, 1990, p 226-227.

[6]  Le papier contre l’électronique (2/4) : Lequel nous rend plus intelligent ? in Interactunet 10 février 2009, http://www.internetactu.net/2009/02/10/le-papier-contre-l%E2%80%99electronique-24-lequel-nous-rend-plus-intelligent  

[7]  idem

[8]  UCLA study finds that searching the Internet increases brain function, 14 octobre 2008, in http://newsroom.ucla.edu/portal/ucla/ucla-study-finds-that-searching-64348.aspx

[9]  in L’émancipation hier et aujourd’hui, sous la direction de Gaëtan Tremblay, Presses de l’université du Québec, 2009

[10]  Les TIC, des outils pour enseigner et apprendre autrement

Philippe de Casabianca

Cet article est la suite de « Idées Reçues : Les Nouvelles Technologies sauveront le monde ! »

 


3 commentaires

Philippe de Casabianca · 12 septembre 2011 à 21 h 13 min

Et voici ma réponse.

Cher Hubert,

Votre enthousiasme envers les NTIC ne se départ pas d’une analyse qui puise des éléments aux études scientifiques, j’en conviens. Vous nourrissez ainsi utilement la discussion. Il y a même une certaine distance aussi, soit.

Mais cette distance est souvent utilisée pour renforcer une conviction, celle de l’effet forcément bénéfique des NTIC, même si des correctifs peuvent être nécessaires comme vous pouvez l’admettre. Je crois que ce phénomène psychologique n’est pas étrange: à force d’étudier un sujet, on éprouve souvent une certaine sympathie pour lui.

Mais j’avoue parfois avoir du mal à qualifier de très critique la distance que vous prenez sur l’analyse des NTIC.

Prenons un exemple, celui de cette discussion. Vous trouvez que je ne vous cite pas assez. Que par exemple, je ne dis pas « Mais rien ne dit que cette surstimulation facilite la compréhension… » (5 ième ligne avant la fin).

Mais si, cher ami, lisez mieux. Je dis sur cette page même: « Tout n’est pas perdu, puisqu’après quelques tergiversations, Hubert Guillaud admet enfin: « Mais rien ne dit que cette cette surstimulation facilite la compréhension ou l’assimilation des informations qu’on y parcourt. Ou qu’elle favorise la dimension associative censée nous amener à de nouveaux niveaux de conscience”. Vous voyez, on parle du même texte!

Plus loin, « Il est difficile de se départir de l’impression que ce spécialiste de l’internet lâche cette concession à contrecoeur après avoir critiqué les neurologues Small et Wolf pour leur anachronisme. « .

Je crois que cela illustre très bien certains dangers, à côté des bénéfices, de l’internet. Sur un écran, on ne lit pas de la même manière que sur du papier. La preuve, vous vous êtes senti attaqué, à juste titre, et vous n’avez vu qu’une image, négligeant le texte et le sens.

Pour vous aider, je vous offre cette citation de professionnels du web qui ont une distance critique: « . «Sur un écran, on perçoit la page ou plutôt la surface de l’écran, d’une manière globale. On survole le texte plus qu’on ne le lit réellement mot à mot… Dans un premier temps, la majorité des internautes ne lisent pas, ils photographient». Ecrire et manager sa communication web, Alex Adam, Martina Aubert, Aurélien Coussement, François Meulman, Tanguy Pay, Editions LGDJ, 2009

Philippe de Casabianca · 12 septembre 2011 à 21 h 00 min

Voici une réaction de Hubert Guillaud internetactu.net, que je cite dans mon article:

Envoyé le 12/09/2011 à 13 h 14 min

Vous me faites passer pour ce que je ne suis pas, je pense. Je suis loin d’être un inconditionnel de l’un ou l’autre et mes nombreux papiers montrent, je l’espère, que mon enthousiasme certain ne se départ pas d’une vive critique.

D’ailleurs, si vous m’aviez cité plus complètement vous auriez noté que je suis critique face à la stimulation que met en avant l’étude de Gary Small : « Or cette dernière expérience est également à moduler. Il est évident que l’internet nécessite de prendre sans arrêt des décisions, ce qui n’est pas le cas d’une lecture classique qui ne nécessite pas de choix constants ou complexes. Le fait que la lecture sur le net soit plus stimulante pour le cerveau (parce qu’elle mobilise de la concentration pour activer les liens et nécessite une interaction active) est finalement assez logique. Peut-être que cela favorise également la mémorisation, puisqu’on sait que celle-ci réussit mieux quand le récepteur est actif plutôt que passif… Mais rien ne dit que cette cette surstimulation facilite la compréhension ou l’assimilation des informations qu’on y parcourt. Ou qu’elle favorise la dimension associative censée nous amener à de nouveaux niveaux de conscience. »

Et je pense que sur InternetActu, nous tentons de décoder les nouvelles technologies, mais également de mettre en lumières les critiques qu’on peut leur adresser.

Cordialement,

Hubert Guillaud · 12 septembre 2011 à 13 h 14 min

Vous me faites passer pour ce que je ne suis pas, je pense. Je suis loin d’être un inconditionnel de l’un ou l’autre et mes nombreux papiers montrent, je l’espère, que mon enthousiasme certain ne se départ pas d’une vive critique.

D’ailleurs, si vous m’aviez cité plus complètement vous auriez noté que je suis critique face à la stimulation que met en avant l’étude de Gary Small : « Or cette dernière expérience est également à moduler. Il est évident que l’internet nécessite de prendre sans arrêt des décisions, ce qui n’est pas le cas d’une lecture classique qui ne nécessite pas de choix constants ou complexes. Le fait que la lecture sur le net soit plus stimulante pour le cerveau (parce qu’elle mobilise de la concentration pour activer les liens et nécessite une interaction active) est finalement assez logique. Peut-être que cela favorise également la mémorisation, puisqu’on sait que celle-ci réussit mieux quand le récepteur est actif plutôt que passif… Mais rien ne dit que cette cette surstimulation facilite la compréhension ou l’assimilation des informations qu’on y parcourt. Ou qu’elle favorise la dimension associative censée nous amener à de nouveaux niveaux de conscience. »

Et je pense que sur InternetActu, nous tentons de décoder les nouvelles technologies, mais également de mettre en lumières les critiques qu’on peut leur adresser.

Cordialement,

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