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Béatrice Gentile a exposé deux de ses toiles « Xi-Ling » et « L’Oasis » au Salon International des Arts à la Galerie de Nesle à Paris (6e).  Je vous invite à découvrir cette jeune artiste.

Imaginez l’histoire de votre vie et laissez-la éclater en mille morceaux. Prenez un fil de soie, puis un par un, reliez tous les morceaux pour reconstituer à votre mode le fil de votre existence. Ce n’est pas facile, ça demande une fibre artistique. C’est un travail d’artiste.

C’est la première chose qui a piqué au vif ma curiosité en scrutant les dernières toiles de Béatrice Gentile.

Mais quel fil choisir ? Quel est le fil conducteur qui vous permettra de trouver un sens à cette reconstitution ? Quel est ce fil conducteur qui donnera sa cohérence à l’ensemble de la composition ?

Quel est ce désir qui brûle en vous ? Quelle est cette passion qui vous anime ? Quelle est cette volonté qui vous aiguille ? Quel est ce talent qui vous rend unique ?

Interrogez-vous, car c’est bien le propre de l’artiste de vous pousser à la réflexion. L’artiste devient alors votre ami car l’ami est celui qui vous connaît mieux que personne et qui est là dans tous les moments de votre vie. Et il vous tend sa main.

Il vous tend sa main comme on tend un fil sur lequel on peut marcher en équilibre comme un acrobate ou s’accrocher comme un alpiniste.

Quand on a trouvé ce fil, on ne met plus jamais un genou à terre. On avance à la lumière de ce que l’on a découvert de soi et on a confiance en ses propres moyens.

Même si ce fil conducteur se détend, vous ne serez pas perdu pour autant car il se transformera en fil d’Ariane, celui qui dans ce monde emmêlé vous permettra toujours de retrouver votre chemin.

Le regard de Xi-Ling

C’est tout cela que je vois dans les œuvres de Béatrice… c’est inutile de vous le cacher plus longtemps car Béatrice porte le même nom de famille que moi. On est cousins. Certains d’entre vous diront, et il y aurait d’autres exemples à vous livrer en ce sens, que nous sommes une famille d’artistes. Peut-on pour autant dire qu’il s’agisse de notre fil conducteur ?

Sans aller à me qualifier d’artiste, car le blogueur n’est pas encore reconnu comme tel (lire l’article en 3 parties : Le blogueur est-il un artiste ?), je préfère parler d’une tendance artistique qui nous fait aimer les arts et nous incite à créer.

En revanche, je n’ai aucune hésitation à dire que Béatrice est une artiste au vrai sens du terme. Le signe est évident : en observant Xi-Ling, je m’interroge. D’où je viens ? Qui suis-je ? Où vais-je ?

Nous avons les mêmes racines, alors comment se fait-il qu’elle aille en Orient pour trouver son inspiration alors que moi je plonge continuellement et inlassablement en Italie ?

J’éprouve le besoin d’un retour aux sources et mes choix sont irrévocables. Une nouvelle fois, notre nom de famille parle pour nous. Nous sommes les branches d’un même arbre dont les racines profondes ont leur terreau en Italie. Mais ma branche pointe vers le Sud, la sienne vers l’Est.

S’il est difficile de trouver le fil conducteur de sa vie, il est encore plus ardu de trouver le fil conducteur d’une famille.

xi-ling-beatrice-gentileJ’explore alors l’histoire de Xi-Ling et je lis alors quelque chose qui retient mon attention.

Qui est Xi-Ling ?

Une princesse qui selon la légende aurait trouvé le premier fil. Autrement dit, le secret du fil de soie dont elle comprend la magie.

On a longtemps cru que la soie était d’origine végétale. On la considère comme la laine des arbres.

On a dû attendre les observations d’un explorateur extraordinaire, l’un des plus grands voyageurs de l’histoire de l’humanité, pour percer le mystère de ce fil merveilleux et découvrir les trésors de cet autre monde.

Ce personnage qui a fait de l’imaginaire une réalité, c’est Marco Polo.

Je retrouve alors le fil conducteur de notre famille (Lire l’article : On est tous des électriciens). Celle d’un italien qui est parti en voyage. Comme nos ancêtres. Ils ont quitté leur terre d’origine pour s’installer dans un autre pays, la France.

Notre esprit ne se contente pas de ce qu’il voit autour de lui. Il veut aller plus loin. Mon regard passe constamment au-dessus des Alpes, le regard de Béatrice, c’est celui de Xi-Ling et il suit la route de la soie de Marco Polo.

Ces attirances vers d’autres peuples, d’autres cultures ne nous incitent pas pour autant à nous éloigner et à émigrer vers l’Eldorado. Ce n’est pas physiquement que nous nous déplaçons, c’est artistiquement.

Regardez toutes les couleurs de la toile de Béatrice,
elles composent les milliers de morceau des vies d’une famille.

Et ce qu’elle raconte en liant tous ces morceaux avec ce fil merveilleux, c’est l’histoire d’une famille

Une famille qui ne finira jamais de voyager physiquement, spirituellement, artistiquement, ironiquement ou « oniriquement ».

Peu importe le voyage, pourvu qu’on ait le fil.
Peu importe le fil, pourvu qu’on ait l’inspiration.
Denis Gentile


Denis Gentile

Je suis un passant. Ici et maintenant, je suis un passant du web. Le Passant est celui qui va d'un lieu à l'autre, d'un sentiment à l'autre, il n'est jamais le même. Je passe d'une page à l'autre, d'un blog à l'autre, d'un message à l'autre. Et ces pages, ces blogs et ces messages, je les passe aux autres passants qui y passent à leur tour :) Plus prosaïquement, je suis un Storyteller, Blogueur & Rédacteur Web. Mais le rôle que je préfère, c'est celui de Digital Storyteller !

4 commentaires

Eschylle · 16 mars 2014 à 19 h 00 min

Klimt au rendez-vous
entre symboles et points
un certain regard

Je serais venu
peut-être que mon deux-pattes
pourra assister ?

Alexandra · 14 mars 2014 à 10 h 19 min

Denis,
Merci de nous faire découvrir les oeuvres de Béatrice Gentile. J’adore cette toile, de laquelle se dégage une grande émotion… quel regard ! et merci pour ce beau texte !

Abdelhamid · 14 mars 2014 à 9 h 41 min

J’ai découvert les oeuvres de Béatrice et j’ai immédiatement apprécié. Je me reconnais dans ce magnifique texte car je descend aussi d’un électricien et que je ne cesse de voyager de l’autre côté de la méditerranée. Nous voyageons constamment et sans le savoir Denis et Béatrice ont une compagnie à leur nom. Merci Denis

Gwenaelle Carré Guyot · 14 mars 2014 à 9 h 28 min

Une artiste que j’ai très envie de découvrir « en vrai ».J’ai été touchée par la force de cette toile,l’intensité du regard. La magie féminine qui s’en dégage.J’ai hâte d’aller rencontrer le reste du travail.
Bravo l’artiste!!! Et merci Denis de nous faire découvrir ce talent…..

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