DESSIN DESSINER DESsiner DESsin dessein DESign DEStructurer dessous dessus DEScendre désarmer désirer DES-
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DEScendance désensibilisation DEShydrater désaltérer désert désherbage DERisoire DESserte DES

DESsiner. Ils avaient tous la même manie. Dessiner. C’en était exaspérant. Leurs pères ne savaient plus que faire, sinon abdiquer. Aucun d’eux ne deviendra médecin. Ils n’hériteront pas non plus de l’affaire familiale. Dessiner. Et, peu importe le sujet. Un bijou ou même un vase. L’important, c’est de commencer. Quitter le chemin. Tracer le sien. D’un coup de crayon. Plus tard, on dira : d’un coup de maître. Mais, surtout et avant tout, dessiner. Quand on écoute, quand on regarde, il n’y a rien à dire. On n’arrête pas la tempête. Le vent tourbillonne. On n’arrête pas le génie. La main glisse sur le papier. Ils dessinent. L’inspiration sort de son cloître. Elle prend forme. L’âme devient un croquis. Elle deviendra une image. Sur un mur, sur du bois, sur une toile. Les premiers traits se dissiperont sous les premières couleurs. On oubliera complètement l’esquisse. On ne verra que l’harmonie et la perspective. Il ne restera que l’émotion des couleurs. Que la joie d’un moment d’admiration. D’un moment de bonheur. Mais, la source de ce bonheur aura totalement disparu.

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Michelangelo préférait le dessin à la grammaire, au grand désespoir de son père. Brunelleschi dessinait des bijoux et des pièces d’argenterie. Leonardo s’intéressait à tout, mais aimait surtout dessiner. Giotto, tout en gardant les moutons, dessinait sur le sable et sur la terre. Domenico Ghirlandajo commença le métier d’orfèvre en aidant son père. Mais il s’ennuyait et à la moindre occasion, il dessinait. La Renaissance a commencé avec des enfants qui n’avaient qu’une idée en tête : DESsiner.
Et puis, avant de peindre ou de réaliser son œuvre, l’artiste dessine. Ces dessins, on ne les voit plus. Ils sont invisibles. Mieux, ils sont transparents. Mais, ils sont là. Sous les couleurs. Ils font partie de l’œuvre. Ils en sont le mystère. La source. Je crois que le bonheur est ici. Le bonheur, c’est le dessin d’un artiste au milieu d’une fresque. C’est le DESsin sur la toile.

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Extrait de "Diversions de l'Ange", ed. 10VERSIONS, ©Denis Gentile Tous droits réservés.
Dessin (Piazza Santa-Croce à Firenze) de Koffi Apenou tiré du livre "Le Passant Florentin"
de Denis Gentile, ed. Erik Masson.

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