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Non, mais oui… Deux spécialistes s’expliquent. Léon Perahia est spécialiste de l’audiovisuel chez Dupuis, Gauthier Van Meerbeeck est responsable éditorial au Lombard.

Même s’ils ne peuvent ignorer l’influence de la télévision sur leur travail, les auteurs de bandes dessinées manifestent à son égard une prudente distance, une forme de pudeur pas totalement désintéressée tout de même.
Pour Léon Perahia, spécialiste de l’audiovisuel chez Dupuis, «les auteurs de Bandes Dessinées sont influencés par tout leur environnement, dont la télévision. Mais celle-ci n’a pas plus d’influence sur eux que n’en a une grande surface sur l’auteur quand il fait ses courses». L’actualité, qu’elle passe ou non par les JT, a elle aussi son rôle, comme en témoigne le numéro spécial de Spirou sorti sur l’unité de la Belgique en juillet 2011.

Le zapping et la BD

Le rythme de vie actuelle, influencée par la télévision et par exemple son zapping, influence la BD, mais pas au point de créer une révolution. Selon Léon Pérahia, «la génération zapping n’a pas fait rapidement évoluer le style BD. Mais c’est vrai, un Spirou de maintenant n’est pas celui d’il y a 30 ans : ses histoires sont bouclées à chaque numéro alors qu’elles étaient avant à suivre. On ne veut plus attendre».
Pour Gauthier Van Meerbeeck, responsable éditorial au Lombard, «l’influence de la télé devient évidente quand des BD sont conçues pour adapter des concepts comme la téléréalité ou des sketchs connus. Mais c’est parfois ici un exemple de marketing moins créatif.»

Des héros au passé blessé

On trouve influence plus enrichissante quand la télévision est une source d’inspiration tant stylistique que scénaristique. Gauthier Van Meerbeeck le reconnaît, «les séries télévisées américaines influencent les scénario des BD en donnant envie d’aller plus loin dans la caractérisation des personnages qui deviennent plus fouillés, plus attachants. Prenez l’exemple du thriller IRS : c’est un héros de BD avec un passé, des blessures. Ce n’est pas un personnage lisse.»
Mais attention, ce jeu d’influence ne doit pas aboutir à une confusion des genres. Même si la BD peut ressembler au script de la télévision, le rythme reste différent. On ne passe pas d’une scène de télévision à l’autre comme on tourne une page. Comme l’explique Léon Perahia d’ailleurs, «la BD a beaucoup plus d’ellipses que les séries télé où on est plus bavard». De même, la BD se lit dans l’ordre de lecture du texte, en Occident, de gauche à droite et cela a une influence sur le dessin : si une équipe de football est dessinée allant vers la droite, il y a de grande chance que ce soit elle la gagnante. C’est l’art du cadrage propre à la BD.

La suite?

C’est ici: http://www.telepro.be/affiche_news/8136/la_tele_influence-t-elle_la_bd_.html

Philippe de Casabianca

Retrouvez chaque lundi Philippe de Casabianca sur morethanwords.fr

Catégories : Débats

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