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Ou en changeant les protagonistes :
Steve Jobs et Larry Page seraient-ils plus visionnaires que Raphaël et Michel-Ange réunis ?

C’est le titre volontairement provocateur que j’ai choisi pour vous proposer une réflexion sur l’apport des Nouvelles Technologies tel que Philippe de Casabianca le décrit dans son article « Les technos se rebiffent ! » et l’apport de la Renaissance Italienne. Le titre original est moins racoleur :

Autres mœurs, autres artistes*

Ce texte est extrait du livre Diversions de l'Ange, disponible sur Amazon en cliquant sur la couverture.

Ce texte est extrait du livre Diversions de l’Ange, disponible sur Amazon en cliquant sur la couverture.

« En suivant l’histoire de la Renaissance et de ses Maîtres, on s’aperçoit que l’un des buts de l’art est de laisser un témoignage de son époque. C’est l’une des caractéristiques de la peinture qui devient le moyen de faire savoir, d’informer.

Une communication qui traversera les temps. Elle est arrivée jusqu’à nous et nous survivra. On peint pour représenter des scènes de la vie quotidienne, des évènements, des batailles, des portraits, pour donner une image des personnalités d’alors, pour raconter l’actualité et l’histoire.

Aujourd’hui, le monde a changé, on met à profit les progrès de la technique et tout passe par les ondes ou par des câbles.

Il n’y a pas si longtemps, les nouvelles étaient dans les mains des artistes sculpteurs, peintres, graveurs et musiciens. On se servait du marbre de Carrara et des parois des églises. Autres temps, autres mœurs. Autres mœurs, autres artistes.

Mais depuis l’invention des frères Lumière, l’œil de la caméra n’a jamais filmé les anges. Les artistes, pensant moins à communiquer et à représenter les faits marquants de leur époque, ont détourné l’art vers d’autres objectifs.

Ce qu’il nous reste des batailles illustrées par les peintres nous détache de l’aspect émotionnel pour nous plonger dans une profonde réflexion.

Les images d’aujourd’hui procèdent inversement. C’est l’émotion qui nous détache de la réflexion.

L’Ecole d’Athènes

Les portraits de Raffaello me donnent la conviction de connaître intimement les personnages qu’il représente. Quand je vois son « Ecole d’Athènes » qui relate une réalité vieille de deux millénaires, j’ai la sensation de remonter le temps. On n’efface pas de sa mémoire une œuvre si monumentale.

Platon, le doigt en direction du ciel, et Aristote, le bras tendu, semblent s’entretenir de la création de l’univers. C’est comme si Raffaello avait reproduit un décor théâtral et à chaque fois que je plonge dans le Timée ou l’Ethique, j’y vois les scènes et les dialogues s’y dérouler. « L’Ecole d’Athènes » m’apporte plus que tous les nouveaux moyens de communication réunis. C’est une référence, un point de repère immuable. Comme la Grande Ourse dans le ciel. Le reportage à la télé, l’invité du journal du soir, la manchette à la une du journal ne sont que des phénomènes éphémères. Utiles, parfois, mais éphémères. Il faudrait redonner les clefs de l’information aux artistes. L’histoire trouverait là une deuxième Renaissance. La Renaissance, épisode II.

L’Ecole d’Athènes (détail)

Quand j’entre dans les salles du Vatican, je me retrouve au centre d’un multiplex avec plusieurs écrans géants en Technicolor. Et personne ne m’enlèvera de la tête que les batailles, les tragédies et les fêtes peintes par Raffaello me donnent plus de détails et de vérité que les images prises sur le vif et transmises en temps réel par la télévision. Qui oserait comparer l’œil de Raffaello à celui de circuits électroniques ?** Sûrement pas moi. Alors, je cherche une lumière moins aveuglante et une bonne exposition pour voir les tableaux de la vie, de ma vie. Dans ses ruelles, au centre de ses places, au sommet de ses tours, au pied de ses remparts ou à l’ombre des châtaigniers, Lucca*** m’offre imperturbablement sa palette de clartés. Ici, j’apprends à changer mon regard. »

L’Einstein de l’ère Internet. Ce génie des maths explique au journaliste comment fonctionne l’algorithme de Google craie en main sur un tableau de l’université de Padoue dans le nord de l’Italie. L’article nous apprend qu’il a refusé un salaire de 45000 euros par mois aux Etats-Unis pour revenir dans sa région d’origine.

* Ce texte est extrait du livre « Diversions de l’Ange » de ©Denis Gentile. Tous droits réservés.

** Ce texte (écrit et édité en 2002) est publié sur More Than Words comme un complément de l’article de Phlippe de Casabianca  « Les technos se rebiffent ». Philippe prend indirectement, involontairement mais brillamment le parti de Mark Zuckerberg et ses acolytes.
Les visionnaires de la Renaissance étaient des artistes. Aujourd’hui, ces visionnaires sont représentés par Steve Jobs (Apple), Larry Page (Google) et Mark Zuckerberg (Facebook). Mais que restera-t-il de Steve Jobs, Larry Page et Mark Zuckerberg dans 500 ans, quand on sait que les oeuvres de Leonardo, Michelangelo et Raffaello sont aujourd’hui plus vivantes que jamais.
Par ailleurs, saviez-vous que le fameux algorithme de Google qui permet de référencer les pages web a été inventé par un italien, Massimo Marchiori (voir l’illustration ci-contre).

*** « Diversions de l’Ange«  vous invite  à la découverte de Lucca (Lucques). Située au Nord-Ouest de la Toscana, Lucca est une ville unique. Moins connue que Firenze, Siena ou Pisa, elle est pourtant la plus agréable à vivre.


Denis Gentile

Je suis un passant. Ici et maintenant, je suis un passant du web. Le Passant est celui qui va d'un lieu à l'autre, d'un sentiment à l'autre, il n'est jamais le même. Je passe d'une page à l'autre, d'un blog à l'autre, d'un message à l'autre. Et ces pages, ces blogs et ces messages, je les passe aux autres passants qui y passent à leur tour :) Plus prosaïquement, je suis un Storyteller, Blogueur & Rédacteur Web. Mais le rôle que je préfère, c'est celui de Digital Storyteller !

5 commentaires

Booking Tables · 8 octobre 2011 à 13 h 36 min

Bonjour Denis,

Excellente métaphore que tu emploies dans cet article, lorsque tu rapproches idéalement les « technologies modernes » avec celles de l’époque de Léonard De Vinci! 🙂 Pourquoi.

J’estime qu’à l’époque de nos grands « Maîtres » (« Cerveaux ») comme Léonard De Vinci, ils possédaient déjà une capacité de « vulgarisation » de leur « Vision ». Il n’est pas pensable d’imaginer une « vision » sans être capable de la « vulgariser »…

C’est pour cette raison, je pense, que chaque époque a su trouver sa raison et sa façon de construire sa « trame culturelle ». Léonard De Vinci utilisait et exploitait l’Art de la peinture et des dessins. Steeve Jobs celui de « l’outil numérique » dédié à l’Image en temps réel.

L’Homme a donc cette capacité à rendre une vision adaptée à un « modèle de civilisation » marié à son temps…

Récemment, j’ai été démarché par un grand Groupe Hôtelier français pour un poste de Directeur Projet Informatique. Dès le départ je n’ai pas souhaité me présenter comme un simple candidat postulant à une offre que l’on m’a directement proposé. J’ai donc élaboré une « Vision » d’un nouveau Système d’Informations, dans le cadre d’un Projet de Pilotage de l’Innovation, adapté pour eux.

J’ai donc volontairement « vulgarisé » l’aspect conceptuel de ma proposition, afin qu’elle soit plus facilement assimilable, dans un monde numérique en pleine « mutation »…

Bien évidemment, j’ai eu droit à des questions un peu « nuageuses », du style:

« Mr DI CHIARA, comment percevez-vous le CLOUD dans votre vision ? Nous vous posons cette question, car elle est d’actualité chez Orange. »

Imaginez déjà, la difficulté de ma réponse si je n’avais pas « vulgarisé » ma vision projet ! 🙂

J’ai donc simplement répondu: « Comme toute technologie le CLOUD a pour l’instant ses limites. Il reste très difficile à cerner dans un esprit « pragmatique comme le mien… Comment, vous, percevez-vous le CLOUD dans la Vision Projet que je vous ai présenté ? » 🙂

Leur réponse fut celle que j’aurai du leur donné, mais j’ai préféré les amener eux-mêmes à le reconnaitre: « Effectivement, le CLOUD n’apporte pour l’instant aucune importance majeure à notre Projet »

En conclusion, je pense qu’une bonne « Technologie » doit être capable de se « vulgariser » pour être assimilable sur du long terme, afin de permettre son Évolution. La preuve du Web 2.0 qui sera remplacé d’ici 5 à 10 ans par le WEB² (Web Squared) 🙂

Amicalement,

André DI CHIARA

    Denis Gentile · 8 octobre 2011 à 14 h 28 min

    Bonjour André,

    merci pour ce commentaire.

    Tu as raison de parler de technique pour toutes les époques. Ce n’est pas un terme propre à notre monde contemporain. Michel-Ange a dû inventer de nouvelles technologies pour peindre le plafond de la Chapelle Sixtine.

    C’est un point commun entre les visionnaires d’aujourd’hui et d’hier.

    L’autre point commun est l’information, voire la pédagogie. En peignant ou en inventant l’iPad, en sculptant ou en lançant Facebook, le but est le même : celui d’informer et d’expliquer.

    Il y a là matière à réflexion et à alimenter des milliers d’articles , de blogs et d’ebooks !

    Un bémol ? La qualité ! Et encore, ce n’est pas évident car il ne faut pas croire que tous les artistes de la Renaissance étaient des Michel-Ange !

    Il y a, grâce au web, le moyen d’inventer une nouvelle Renaissance, mais ça c’est l’objet d’un autre article.

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Mark Zuckerberg serait-il plus visionnaire que Léonard de Vinci ? | Autant en emporte la presse... | Scoop.it · 8 octobre 2011 à 14 h 54 min

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Mark Zuckerberg serait-il plus visionnaire que Léonard de Vinci ? | More Than Words | Scoop.it · 3 octobre 2011 à 12 h 45 min

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