« L’homme souvent regrettait son retour dans le monde,
qui ne pouvait, malgré ses agréments, lui rendre la tranquillité de sa solitude. »
CHAPITRE I
La navette spatiale s’est échouée sur une plage. Comme un catamaran poussé par des vents forts, elle a glissé et tangué sur l’eau avant de s’arrêter brusquement sur le sable d’une île du Pacifique. La rentrée dans l’atmosphère a créé des turbulences qui ont rendu pratiquement ingouvernable la navette. Mais c’était sans compter sur l’habileté et la force de son capitaine de bord qui allait réussir l’amerrissage le plus spectaculaire de tous les temps.
Il s’agissait du dernier voyage inaugural de la première liaison touristique entre la Terre et la Lune. Chaque voyage était réservé à une catégorie professionnelle. Les politiques, les chefs d’entreprise, les banquiers, les agents de voyages, les agents immobiliers, les architectes, les scientifiques, les présentateurs télé, les photographes, les écrivains, les artistes, les geeks, les influenceurs et enfin les blogueurs. A chaque fois, cinquante d’entre eux avaient pris place dans le spacebus « Jules Verne ». Aucun d’entre eux n’a payé son billet d’embarquement (qui avait la forme et la dimension d’un vieux ticket du métro parisien), car quelques heureux gagnants avaient participé à une loterie mondiale et les autres étaient tout simplement invités. C’était une immense opération de marketing.
1455 – 2155
Pour ce dernier voyage, chaque blogueur a reçu le nouvel iMoon, une tablette dernière génération qui permet d’avoir une connexion internet où que vous soyez, du sommet de l’Everest, au milieu de la forêt amazonienne ou du Sahara et bien sûr même sur la Lune. De plus, elle fonctionne sans batterie, aucune recharge n’est donc requise. Durant les 48 heures de cette expédition, les cinquante blogueurs ont diffusé plus de mille articles dans toutes les langues du monde. Mais le chiffre le plus impressionnant concerne le nombre de lectures : plus de 5 milliards ! Même la Bible n’avait pas eu autant de lecteurs depuis sa première impression, c’était il y a sept cents ans jour pour jour, le 23 février 1455. Christophe Colomb n’avait pas découvert l’Amérique et Leonardo Da Vinci n’avait pas encore trois ans.
Et ce n’est rien en comparaison de ce qui se produira par la suite, quelques minutes après l’amerrissage.
Car cette catastrophe n’a fait aucune victime et ce sont cinquante blogueurs survivants, cinquante naufragés qui racontent leur aventure en direct sur le web et les réseaux sociaux. Deux articles battent tous les records. D’abord celui du blogueur chinois qui totalise en moins de vingt-quatre heures près d’un milliard de lectures et celui du blogueur français, le plus âgé. Dans moins d’un mois, il célébrera ses 87 ans. C’est le sage, le patriarche de cette tribu, un humaniste reconnu. Tous les blogueurs de l’expédition l’avaient interviewé et ses phrases les plus célèbres devenaient des citations que tous les habitants de la Terre connaissaient par cœur.
Dans l’attente de l’arrivée des secours, ils sont tous là réunis en cercle autour de lui. Il prend la parole en anglais:
« I’d like to tell you a story. In order to do so, first turn off your iMoon, I want you to keep the story secret… until I tell you, so. For now, just listen to me, listen to the story… » (1)
A la fin de son récit, ils ont d’abord applaudi, puis ils sont allés lui serrer la main, un par un, comme pour lui dire au revoir.
Une heure plus tard, un paquebot arriva sur place. Les blogueurs et les membres de l’équipage embarquèrent.
A leur retour sur la terre ferme, une foule immense attend les blogueurs bien sûr, mais surtout le capitaine de la navette. Le blogueur français a publié un article retraçant l’histoire de ce héros qui a réussi à préserver la vie de tous les passagers. Une histoire vraie pleine d’humanité qui a ému aux larmes en quelques minutes toute la planète.
« Son destin était écrit dans l’histoire de son homonyme : John Soldini (2) . Cette île porte désormais naturellement son nom, je l’ai baptisée ce matin. »
Il y avait une grande confusion. Imaginez un tableau, sur le fond le peintre a dessiné un groupe avec des centaines de personnes qui s’agitent, et un peu décalé sur la gauche, une femme élégante se détache. Le peintre a gardé la même échelle, elle n’est pas plus grande que les autres personnages, mais sa seule présence attire le regard de l’observateur.
Elle cherche un visage mais c’est quelqu’un d’autre qui s’approche d’elle et lui parle en italien avec un accent québécois.
« Buon giorno, il tuo padre non c’è. Ma non ti preoccupare lui sta bene, molto bene. Tieni, mi ha dato questa bottiglia per te ! » (3)
C’est une « bouteille à la mer » ! Elle retire le bouchon, puis secoue la bouteille. Un morceau de papier tombe par terre. Elle le ramasse, le déplie et lit le message :
« J’ai fini par le faire pour de vrai. J’ai cédé à la tentation… »
En illustration, il a griffonné des vagues, une île minuscule et un palmier, on aurait dit le dessin d’un enfant. Tout en fronçant les sourcils, elle esquissa un sourire.
« A force de raconter des histoires sur son blog, il a voulu vivre l’un de ces récits qu’on entend et qu’on lit dès sa plus tendre enfance. Le mythe de Robinson Crusoe. Combien de fois quand j’étais petite l’ai-je entendue improviser des « il était une fois un homme sur une île déserte… » ? A chaque fois le protagoniste faisait des choix de vie non conventionnels, il avait des habitudes étranges aux yeux des autres,il suivait des règles qu’il s’imposait à lui-même. Ces choix, ces habitudes et ces règles constituaient son exil. Il vivait hors de ce monde. Et puis, il y a aussi cette photo sur son écran de veille où il mime, une pomme dans sa main, la lutte contre la tentation. C’était en février 2015. Il a donc résisté quarante ans avant de croquer cette pomme.»
La valeur des mots
Reed Jobs (le fils de Steve) avait pris contact avec lui. Le contrat de sa vie. Il devait tout simplement trouvé un slogan pour le lancement de l’iMoon. Un contrat énorme puisqu’il toucherait un dollar sur chaque vente dans le monde pendant un an ! Les prévisions tablent sur un chiffre entre cinq cents millions et un milliard de ventes. C’est sa fille qui avait négocié les conditions. Cinq mots pour un minimum de cent millions de dollars par mot. Il tenait là sa revanche, car sa carrière de blogueur avait commencé par une série d’articles dans lequel au cours d’un entretien d’embauche on lui posait la question :
C’est bien beau tout ça, mais moi à mon client, comment je les vends vos mots ? Une animation en flash avec du son et un design à faire pâlir d’envie, je peux la facturer plusieurs milliers d’euros. Mais vos mots, c’est combien ? »
Cent millions de dollars ! Même dans son imagination la plus folle il n’aurait pas pu répondre et espérer un tel chiffre. La seule réplique sensée aurait été :
« Mes mots sont trop chers pour vous, cher monsieur ! »
Et quel est ce slogan ? Cette phrase qui allait envahir le monde et conquérir des millions d’êtres humains ? Il fallait trouver une idée qui soit à la fois sensée et exagérée, à la fois banale et profonde, à la fois forte et légère, une idée qui associée à l’objet ne laisse pas indifférent et lance un débat pour alimenter les réseaux sociaux. Ce slogan est :
« La solitude n’existe plus ! »
C’est sorti comme ça, de la même façon qu’un musicien trouve une mélodie ou qu’un auteur pose ses mots sur cette mélodie. Une inspiration simple et fulgurante.
C’est sorti comme ça, en levant les yeux du texte dans lequel Michel Tournier décrit Robinson comme « le héros et la victime de la solitude ».
Ce slogan sied comme un gant aux capacités techniques du produit et à sa philosophie.
« Mon père a toujours tenu à ce que ses actes soient conformes à ses paroles. En affirmant aussi fortement que la solitude n’existe plus, il a donc voulu vivre ce slogan. Il est donc resté sur cette île déserte. Mais il ne l’aurait jamais prémédité, il attendait une ouverture, une possibilité, une circonstance favorable. Il attendait que le destin lui offre cette opportunité. Et cet accident a immédiatement déclenché l’attitude à adopter, dans son cerveau cela aura été, croyez-moi je le connais sur le bout des doigts, plus rapide que l’allumage de la flamme d’une allumette. »
C’était aussi le sens qu’il entendait donner à son blog qui reprend le titre d’une célèbre chanson rock acoustique : « More Than Words ». Un énorme succès, plusieurs millions de disques vendus dans le monde, des milliers de reprises, des accords que tous les guitaristes connaissent et jouent dans les salles d’attente des aéroports. Mais aujourd’hui, plus de cinquante ans après la sortie de cette chanson, son blog est devenu un succès encore plus grand et sa notoriété a dépassé celle de cette chanson.
Il a même réalisé son rêve puisqu’il a co-écrit les paroles de trois albums de Nuno Bettencourt, le compositeur de « More Than Words ».
Il est donc resté seul sur cette île déserte. Seul mais avec un objet extraordinaire, l’iMoon, avec lequel il continuera à bloguer et à rester en contact avec sa famille, ses amis, et ses relations professionnelles.
C’est exactement ça la tentation de l’île déserte. Tenter de vivre seul, technologie le permettant. Et c’est la vie qu’il avait commencé à vivre quarante-cinq ans plus tôt.
Car pour céder à la tentation de l’île déserte, l’île déserte n’est pas nécessaire.
On peut vivre sur une île déserte en plein Paris ou se fabriquer une cabane dans son jardin. Plutôt qu’à Robinson Crusoe, on ressemble alors à Vendredi.
« Je suis l’aborigène de mon domicile, un autochtone de ma ville et un… sauvage aux yeux de mes voisins ! »
On se coupe physiquement du reste du monde, au moins partiellement, le contact avec les autres ne se fait plus avec le toucher et l’odorat, rarement avec la parole, mais avec l’ouïe et la vue, le plus souvent avec les mots et les images. Mais le plus important, c’est le rôle de la raison. Contrairement à ce qu’un naufragé risque en vivant seul sur une île déserte, on ne perd plus la raison, c’est même l’inverse qui se produit, on est vraiment concentré sur notre raisonnement. On prend le temps de réfléchir avant d’écrire et d’échanger, il n’y a pas la pression des regards fixés sur vous, la clepsydre est inépuisable et si votre interlocuteur s’en va, il reviendra plus tard.
Quand on s’éloigne du monde traditionnel, celui qui nous porte à sortir de chez nous, on se fabrique une solitude. Grâce à cet objet, énonce ce slogan, la solitude n’existe plus, même si on ne sort pas de chez nous. Ce paradoxe va encore plus loin car c’est justement quand une chose n’existe plus qu’on finit par la réinventer. Elle prend une nouvelle identité.
La Mer de la Tranquillité
« Il existait une forte et sérieuse expression dans son regard et un détachement des choses ordinaires qui l’entouraient comme s’il avait été plongé dans la méditation. L’homme souvent regrettait son retour dans le monde, qui ne pouvait, malgré ses agréments, lui rendre la tranquillité de sa solitude. »
Ces mots sont de Sir Richard Steele, un écrivain et journaliste irlandais qui a rencontré au début du XVIIIe siècle Alexander Selkirk, un pirate écossais dont l’histoire a inspiré Daniel Defoe pour son roman « Robinson Crusoe ».
Changeons le contexte en mettant en scène ce personnage au XXIe siècle. C’est ce que le blogueur français veut tenter, mais c’est aussi ce que des millions d’internautes vivent tous les jours depuis le début de l’ère numérique. Ils ont créé un isolement, leur île déserte située au milieu de la mer de la tranquillité. Cette Mer de la Tranquillité que les blogueurs embarqués dans le spacebus « Jules Verne » viennent justement de visiter sur la Lune. Une solitude qui pousse, pour reprendre les mots de Richard Steele, à la méditation.
Mais alors que Alexander Selkirk vivait une solitude pure et absolue, le blogueur isolé sur son île vit une solitude relative, car il a dans ses mains son iMoon. Cela revient à dire que si Alexander avait eu un iMoon, il n’aurait pas pu prétendre être complètement seul.
« La solitude n’existe plus ! »
L’iMoon, l’objet le plus sophistiqué et simple de l’histoire de l’humanité, a enterré la solitude.
Elle n’existe plus, mais on la cherche comme un pirate cherche un trésor. Et cette quête est source de retour sur soi, de questionnement et de méditation.
C’est le processus même du blogueur, par exemple, celui qui est en train d’écrire cet article.
Il a dix-sept ans quand il lit « Vendredi ou les Limbes du Pacifique » de Michel Tournier. C’est sur ce livre qu’il sera interrogé quelques mois plus tard à l’oral du bac de français pour un piètre résultat, écrasé qu’il était par la pression du contexte.
De l’iPad à l’iMoon, il a eu entre les mains des instruments qui lui ont permis d’éviter de vivre encore des situations aussi pénibles.
En plus de ça, il était alors à un âge où on se contente de répéter ce que d’autres ont déjà pensé. Alors quand l’examinateur pose une question plus précise et personnelle, le malheureux candidat bafouille, car il n’a pas les moyens de répondre. Il tremble, car les fondations ne sont pas suffisamment consolidées.
Mais ce moment, il l’a bien vécu, il existe encore quelque part en lui. Il suffit alors de peu de choses pour provoquer l’étincelle qui va éclairer son intérieur, si sombre d’habitude. Notre corps a bien quelques fenêtres comme les yeux et il faut les ouvrir bien grands pour faire entrer la lumière. C’est ce qui s’est passé en voyant miraculeusement au sommet d’un tas de livres la couverture du « Vent Paraclet ». C’était comme une apparition du Saint-Esprit (le Paraclet).
Immédiatement, il fait le rapprochement entre cet homme qui est en train de taper frénétiquement sur son clavier et l’homme qui s’agite, l’âme en peine, sur une île déserte.
La différence réside dans le fait que le naufragé pirate du XVIIIe siècle gardera pour lui ses réflexions alors que le naufragé blogueur du XXIe siècle les transmettra presque simultanément au monde entier.
Nos vies sont faites de boucles et en restant sur cette île déserte suite au naufrage de la navette spatiale, le blogueur français a reconnu l’une d’entre elles. Il avait donc l’opportunité de boucler cette boucle.
Alexander Silkirk n’existait plus aux yeux du monde, le blogueur naufragé existe encore, car il a la possibilité de garder le contact avec les autres.
« La solitude n’existe plus ! »
L’iPad avait commencé à effriter la solitude, l’iMoon, l’a pulvérisée.
Ou presque, car le libre arbitre existe encore. Et ceux qui choisiront de ne pas acheter l’iMoon pourront encore vivre de vrais moments de solitude.
à suivre… (car il reste de nombreuses questions en suspens et des rebondissements à raconter)
la suite, c’est ici, en cliquant sur ce lien 👇👇👇
CHAPITRE II
Denis Gentile
En complément de cette histoire, je vous invite à lire l’article « Le récit d’un storyteller est faussement autobiographique ». J’apporte quelques précisions sur le contenu de ce texte et sur le storytelling.
(1) « Je vais vous raconter une histoire. Mais avant, éteignez votre iMoon, car j’aimerais que cette histoire reste secrète encore quelques heures jusqu’à ce que je vous donne mon feu vert. Ecoutez-moi attentivement. » Merci à Chris Simon pour la traduction de cette phrase.
(2) Giovanni Soldini est un navigateur italien. En 1999, lors d’une course en solitaire autour du monde, il va secourir la navigatrice française Isabelle Autissier.
(3) « Bonjour, ton père n’est pas ici. Mais sois tranquille, il va bien, même très bien. Tiens, il m’a donné cette bouteille pour toi ! »
L’inspiration n’est pas que littéraire, c’est le principe de ce blog. Trois titres du même groupe illustrent musicalement cet article : The Police avec « Walking on the Moon », « Message in a Bottle » et « So Lonely ».
17 commentaires
amandine@unsacsurledos · 13 avril 2015 à 20 h 11 min
J’y suis enfin Denis, sur ton île déserte. Ton récit est captivant, tant pour l’aisance avec laquelle tu jongles avec les mots que pour les différents niveaux de lecture.
Ta phrase « Nos vies sont faites de boucles » m’a beaucoup touchée et plane encore dans ma tête…
Je m’empresse d’aller lire la suite 🙂
Denis Gentile · 14 avril 2015 à 15 h 10 min
une grande voyageuse comme toi y serait bien arrivée un jour ou l’autre sur mon île 😉 C’est peut-être vous d’ailleurs, blogueurs voyageurs, à force de lire vos blogs (de qualité), qui m’avez donné envie de débarquer sur cette île et de vous embarquer dans mon histoire.
Christelle · 12 mars 2015 à 2 h 41 min
Le sentiment de solitude est une perception intuitive inhérente à l’homme même si je suis persuadée de me tromper quand je m’adresse exclusivement à l’espèce humaine. C’est une raison d’être qui n’est pas adaptée à la vie en communauté telle qu’elle s’impose naturellement aux hommes. Mais concrètement, la solitude n’existe pas. Tout simplement, elle nous culpabilise et nous incite à réfléchir un peu plus à notre condition. C’est bien là tout son intérêt d’ailleurs. Si la solitude existait au sens propre du terme, nous serions morts avant même d’y avoir goûté. Malgré cela, sa présence aléatoire est nécessaire tant qu’elle laisse s’installer le rapport avec l’autre. Il y a dans le vocabulaire classique de la solitude une superficialité qui nous épargne, nous protège des profondeurs de l’âme comme si la couche de notre épiderme devenait subitement une frontière à ne franchir qu’en cas d’urgence. La solitude est une reconnaissance de l’autre, une manière de voir dans le regard de l’autre, de le sentir et de lui parler. Elle n’est en aucun cas une punition, une altération de son ego ou une réjouissance absurde. Elle marque le passage d’une vie à l’autre sans nous donner le sentiment que l’on s’égare. On s’égare davantage à ne pas apprécier l’autre dans toute sa dimension…Ouvrir les yeux c’est très bien quand on s’assure de la direction d’un regard…elle est bien plus importante que le reste.
Denis Gentile · 12 mars 2015 à 15 h 24 min
« La solitude est une reconnaissance de l’autre, une manière de voir dans le regard de l’autre, de le sentir et de lui parler. » Christelle, tu renverses toutes les idées reçues sur la solitude. J’ai l’habitude de dire que les commentaires d’un article de blog sont au moins aussi importants que l’article en lui-même, en voici la preuve ! Cette phrase en particulier me marque et mon personnage pourrait la reprendre dans un autre chapitre. Puisqu’il est écrit dans cette histoire que « ses phrases les plus célèbres devenaient des citations que tous les habitants de la Terre connaissaient par cœur. » Je vais donc l’apprendre et la méditer dans mes moments de… solitude !
Une autre chose quand même, je viens de prendre une belle leçon. Tu m’as montré que l’on peut tout définir ou décrire sans exclure quelque chose ou quelqu’un. Merci.
jacquestang · 10 mars 2015 à 19 h 20 min
J’aime cette idée du voyage, j’aime cette notion du rythme du temps donné par un Soldini..; bien bel
Tu vois Denis, c’est l’imoon qui m’a permis de découvrir la terre…. de me rapprocher de blogueurs en conscience, de faire de nouveaux paris fous, de croiser de nouveaux visages dans la vraie vie. Alors, s’il peut apporter quelques fondations à ceux qui les recherchent vive l’IMOON!
MonEncre · 10 mars 2015 à 11 h 00 min
Tu es un philosophe Denis. Ce récit appelle à beaucoup de questions et m’invite à réfléchir encore plus. Nous avons dépassé le blog pour une autre dimension. Un texte 4.0 tout en profondeur.
Denis Gentile · 10 mars 2015 à 14 h 18 min
Tu as eu la bonne intuition Abdelhamid en parlant d’un texte 4.0. Ca sera plus évident dans le troisième épisode de cette histoire 😉
MonEncre · 12 mars 2015 à 21 h 00 min
Je sais que tu peux aller très loin sur la réflexion. J’attends la suite
nadegevialle · 10 mars 2015 à 9 h 58 min
Comme toujours cher Denis, une belle métaphore invitation au voyage et à la réflexion.
Je plussoie, of course !
Denis Gentile · 10 mars 2015 à 10 h 15 min
Merci Nadège, question pour m’aider à rédiger la suite de cette histoire : l’effet miroir de groupe est-il possible pour mon blogueur sur son île déserte ? Sachant qu’il dispose d’un objet techniquement sans limite avec l’iMoon ?
nadegevialle · 10 mars 2015 à 15 h 01 min
Il s’agirait de définir « l’effet miroir ». Qu’entends-tu par là?
Je te propose ma définition de l’effet miroir.
A mon sens, on lit, on ressent, on voit et on entend notre problématique dans les yeux, les attitudes, les mots et les sensations des autres.
L’effet miroir me permet de prendre de la distance par rapport à une question que je me pose. Observer l’effet que produit cette question chez d’autres humains me renvoie une autre image ou une autre représentation de ma question et cela me fait avancer plus vite dans la résolution de ma problématique. Seule, je n’aurai pas envisager toutes ces possibilités ou bien cela m’aurait pris beaucoup de temps … des années peut-être pour y parvenir. L’effet miroir « en vrai » est pour moi un superbe accélérateur de conscience, d’apprentissage et de progrès.
L’imoon est sans doute un bel outil, prometteur (tu as déposé le brevet j’imagine 😉 ! )
L’imoon renverra des images, des mots, des sons … avec la limite que tout cela tiendra dans une petite boîte déshumanisée.
Il me semble que l’humain a besoin d’autre chose que la perfection technique pour bénéficier à plein de l’effet miroir avec les autres et cela s’appelle … la vraie vie 🙂
Denis Gentile · 10 mars 2015 à 15 h 15 min
Merci beaucoup Nadège.
Il y a un aspect de mon histoire qui me tient à coeur puisqu’il reprend une partie de mon vécu. Il y a cet adolescent qui ne supporte pas la pression d’un oral et qui perd ses moyens devant l’examinateur. La réalité est alors déformée car il ne peut pas s’exprimer pleinement.
Ce même adolescent, et cela le sera encore plus avec l’âge, est une autre personne quand il peut s’exprimer par écrit, quand le regard de l’autre n’est plus observateur, voire inquisiteur.
L’objet – nommé iPad en 2015 et qui s’appellera iMoon en 2055 ! – lui a enfin permis de se révéler aux yeux des autres et de mieux communiquer avec eux. Ses mots reflètent enfin sa vraie personnalité, il est enfin lui-même.
L’objet est pour lui cet accélérateur que d’autres trouvent dans un groupe.
Ce que je t’écris en ce moment, je suis incapable de te l’exprimer dans un groupe, par oral.
Nos inventions ne sont pas un hasard et ne sont pas déshumanisées bien au contraire. Elles répondent à un besoin d’une partie des êtres humains et elles font parties de la vraie vie.
Merci encore pour ta réponse, elle m’aide beaucoup à avancer dans mes réflexions.
Voici le lien vers l’article de Nadège : « 3 fois 13, superstitieux s’abstenir ! »
nadegevialle · 10 mars 2015 à 15 h 26 min
Avec plaisir Denis 🙂
J’apprécie le groupe sans doute aussi pour répondre à ma dominante kinesthésique et j’apprécie tout autant la techno pour répondre à mon autre partie très visuelle.
Je comprends ton point de vue 😉
(PS : ça sent la publication croisée mardi prochain cet échange, non?)
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