SENS : Le poirier, la colonne et l’apprentissage de la sagesse

J’ai été très inspiré par la rubrique « Les colonnes » de morethan-Words. Cette très belle idée a été source d’inspiration pour moi.

Réflexion, simple réflexion à partir d’une question ! quelle fut la source qui inspira l’homme pour créer la colonne ? 

Il semble, à vrai dire, que plus personne n’y songe, et pourtant …  sans les arbres, les temples n’auraient pas de colonnes, les journaux non plus !

Faire le Poirier

Assis à la surface du monde du dessous que je ne peux pas voir, je regarde celui du dessus. Devant moi, simplement, un arbre, un poirier, oublié dans le pré, d’un temps déjà oublié où il ne fut pas seul. Si quelques herbes en liberté tentent vainement d’en masquer le pied, le poirier étire son tronc vertical et porte en son faîte quelques branches noueuses qui étalent à la lumière et au cosmos tout entier, feuilles, fleurs et fruits.

La colonne de livres de Jean-Luc Mercier

Mais parce que la violence des vents m’a permis de le voir sur d’autres poiriers qui en sont morts, je sais que dans le monde du dessous, l’arbre porte en sa base d’autres branches noueuses, racines en reflet du houppier, à moins que ce ne soit l’inverse, qui étalent à la matière solide ou liquide, et aux ondes des magmas lointains, avec un talent qu’aucun humain ne peut percevoir ni comprendre, radicelles, radicules et poils absorbants.

Entre la cime du dessous et celle du dessus voilà le tronc colonne. Qui peut dire avec certitude où se trouve le haut, où se trouve le bas ? Le poirier s’embarrasse t-il d’une telle question ? Terre et enfer, ciel et paradis, terre et obscurité, ciel et lumière… quel anthropomorphisme. Si le dessous est le bas que l’on ne voit pas, si le dessus est le haut, que l’on trouve beau, à bien regarder l’arbre, je me suis dit que pour mieux le comprendre, il me fallait à mon tour faire le poirier !

Tête vers le dessous, pied dans le dessus, quelques instants vécus j’ai compris que le poirier enfonçait ses branches nourricières dans le ciel pour élever dans les profondeurs du sol ses racines faîtières. Qui du géotropisme et du phototropisme l’emporte sur l’autre ? Poirier, tu t’épanouis dans des mondes qui nous échappent, et pour aller de l’un à l’autre, tu as inventé le tronc sablier, le tronc colonne. Insensé, tu mets la cime du dessus au service de la cime du dessous… ou l’inverse… et l’inverse… enfin, les deux !

La colonne est un lien

Alors voilà comment je vois la colonne. La colonne ne soutient rien. La colonne est un lien. La colonne laisse passer des flux d’énergie. La colonne équilibre des forces.

En érigeant des Cathédrales, l’homme ne s’est pas contenté de dresser des colonnes pour porter des pierres, des voûtes. L’homme a établi, à l’instar de l’arbre, un lien d’équilibre et de forces entre le monde du dessous et le monde du dessus. Et le physicien, seul spectateur des combats d’ondes qui se joue sous nos pieds, sait que la cathédrale est aussi dans le monde du dessous. Que ce monde là « s’instabilise » et le monde du dessus se déstabilise.

Ami lecteur, si tu ne me crois pas, fais donc le poirier et tu comprendras.

Parce que l’arbre est une école de sagesse, je dédie cette colonne à la sienne qui nous a inspirée.

Jean-Luc Mercier

Voir aussi la COLONNE qui a inspiré Jean-Luc.
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