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suite de l’article « Le Community Manager et la Ville Fantôme », lire la première partie : « La Ville Fantôme »

« S’ensuit un long silence, le lecteur s’est perdu et pour retrouver sa route, il a besoin d’un repère. J’en profite pour faire un petit retour en arrière, justement, pour mieux situer cette ville fantôme… »

Mais n’ont-ils pas de Communty Managers dans cette profession ?

La voiture est chargée, même surchargée ! C’est enfin le départ pour les grandes vacances. Plus besoin de cartes routières et de guides touristiques, une tablette ou même un smartphone et l’affaire est dans le sac. D’ici trois ou quatre jours, la famille au complet se retrouvera sous un parasol d’une plage méditerranéenne. Première étape, pour rendre le voyage plus sûr et plus agréable, Lyon.

Ils arrivent en fin d’après-midi. Le père de famille s’allonge sur le lit de sa chambre d’hôtel avec son iPad. La connexion WIFI est instantanée. Il sent la faim lui titiller l’estomac. Il cherche un bouchon, ces fameux bistrots spécialisés en cuisine lyonnaise. En écartant l’index et le majeur, il agrandit l’image de la carte sur son écran. Plusieurs restos sont indiqués. C’est vraiment pratique, car se dit-il, « fatigué comme je suis, je n’ai pas envie d’arpenter la presqu’île en long (surtout) et en large pour trouver un restaurant. »

Il va vite déchanter.

Imaginez une seconde que ces avis soient affichés sur la porte du restaurant à la place des stickers du Petit Futé ou du Guide du Routard. C’est exactement ce qu’il se passe sur le web.

Imaginez une seconde que ces avis soient affichés sur la porte du restaurant à la place des stickers du Petit Futé ou du Guide du Routard. C’est exactement ce qu’il se passe sur le web.

C’est dimanche, comme souvent et un peu partout en France, la plupart des restaurants sont fermés le dimanche soir. Mais ça, l’application de son iPad ne le sait pas. Il faut donc aller sur chaque site en le recherchant sur Google. Parfois, il ne clique même pas sur le site en question. Sur la première page du moteur de recherche, il a déjà lu quelques avis négatifs du genre : « Le chef de ce restaurant est un virtuose du four à micro-ondes, tout est réchauffé ! », ou encore « Le sourire du serveur n’a d’égal que la tristesse de mes trois quenelles ! ». Mais comment se fait-il que ces avis soient la première chose que l’on puisse lire ? Ils n’ont pas de Community Managers dans cette profession ? 

Imaginez une seconde que ces avis soient affichés sur la porte du restaurant à la place des stickers du Petit Futé ou du Guide du Routard. C’est exactement ce qu’il se passe sur le web.

D’autres n’ont pas de sites ou s’ils en ont un, ils n’apparaissent pas sur la fameuse première page de Google. Pour un internaute comme notre chef de famille affamé, fatigué et avachit depuis une trentaine de minutes sur son lit d’hôtel, ce restaurant n’existe pas. En fin de compte, il en trouvera des traces sur « cityvox » ou « lafourchette ». Et là encore les avis des clients seront déterminants. Mais, c’est une autre perte de temps. Il faut appeler pour savoir s’ils sont ouverts le dimanche soir. Il prend son téléphone, compose le numéro et… personne ne répond. C’est donc fermé. Eux non plus n’ont pas de Community Managers, ni même de blogueurs ou de rédacteurs web.

Imaginez une seconde que sur la devanture ne figure ni le nom ni même la mention, restaurant ou bistrot ou bouchon ou pizzeria ou crêperie, etc. C’est exactement ce qu’il se passe sur le web.

Le web ressemble étrangement à cette image. La pochette interne de l’album Pornograffitti du groupe Extreme, publié en 1991, dont est extraite la chanson titre de ce blog More Than Words. Sur la page suivante, un montage de l’album NeverMind de Nirvana, publié à la même époque. Ce blog joue sur le contraste et la complémentarité entre ces deux albums. Voir la troisième partie de cet article.

Enfin, il y a ceux qui ont un site. Il y a les sites qui ressemblent à une brochure avec un document pdf qui s’ouvre à chaque fois que vous cliquez sur un lien. Et là, au troisième clic, il trouve les infos pratiques : fermé le dimanche soir et le lundi toute la journée ! Il y a aussi ceux qui ont un site à vous en mettre plein la vue avec une animation en flash en ouverture. Manque de chance, l’iPad ne lit pas le flash et il se retrouve sur une page blanche. Ils n’ont pas misé sur le bon cheval :  infographiste ou chef de projet web. C’est la loi du marché. Les agences web préfèrent vendre une animation qu’ils pourront faire payer plusieurs milliers d’euros que des textes qu’ils n’osent même pas facturer au client ! Bah bien sûr, tout le monde sait écrire, le client sera bien le faire lui-même.

Imaginez-vous une seconde, confortablement assis et attablé, le serveur du resto ne vous entend pas et ne parle pas. Il n’a pas le logiciel adapté à votre interface ! C’est exactement ce qu’il se passe sur le web.

Le web est encore loin de la réalité. Quand vous voyagez l’impression est nette et décevante.

Nous étions à Lyon, nous aurions pu vivre la même expérience à Paris, Marseille, Nice, Strasbourg, Montpellier, Nantes, Bordeaux ou toute autre ville en France ou à l’étranger. (Lyon est aussi le lieu des articles publiés en 2011 sur le blog NetZ : Monsieur Eastwood, est-il vrai que les gens n’aiment pas lire sur le web ? et L’éternel débat du fond et de la forme)

Qu’ils le veuillent ou non, papa, maman et les enfants devront sortir sans savoir où aller. Mais est-ce si dramatique ? Ils s’apercevront immédiatement que non. A trente mètres de l’hôtel, il y a une brasserie sympathique qui n’était même pas indiqué sur le plan de l’iPad. Mine de rien, une paire de jambes et une paire d’yeux, on n’a jamais rien inventé de mieux.

 la suite…

Denis Gentile

sea-trash-webEnvie de lire la suite ? C’est ici « PART III : Le rédacteur web est le fournisseur officiel du Community Manager« 

« « Eureka, j’ai compris. » Mon lecteur interrompt enfin son silence investigateur. »

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Denis Gentile

Je suis un passant. Ici et maintenant, je suis un passant du web. Le Passant est celui qui va d'un lieu à l'autre, d'un sentiment à l'autre, il n'est jamais le même. Je passe d'une page à l'autre, d'un blog à l'autre, d'un message à l'autre. Et ces pages, ces blogs et ces messages, je les passe aux autres passants qui y passent à leur tour :) Plus prosaïquement, je suis un Storyteller, Blogueur & Rédacteur Web. Mais le rôle que je préfère, c'est celui de Digital Storyteller !

2 commentaires

MonEncre · 6 août 2013 à 16 h 08 min

L’ art et la manière de nous amener à débattre. Il était logique que tu ai créé le blogstorming.

Tang · 6 août 2013 à 10 h 43 min

Chaque jour, la ville fantôme apparait sou un nouvel aspect,je partage toujours!

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